Le Maroc en images et en poèmes ...
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. ![]() |
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aux repères du rivage qui se prépare à l’été l’anneau de sable se moque du sens de l’écriture et le cycle des vagues ne se voit pas à l’oeil nu. Je suis l’ami de l’ami de la mer et l’ennemi de l’ennemi de la terre entre les deux rien sinon l’air se mêlant parfois au vent rapide se traînant parfois comme une tortue. Entre célérité et lenteur je respire la solitude qui demeure. Ma montre ne sert plus à personne sauf à celui qui la porte le temps s’attarde d’un côté à l’autre de la mer. Seul qui l’aime marque un lieu aussi je suspends encore mes espoirs à l’échafaud d’un espoir lointain tantôt ici tantôt là et quand viendra l’heure ma montre restera sans poignet.
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Nous avons passé tant de nuits à préférer la lune chantant et enchantant ses rayons Notre séducteur balançait un bateau adorant la vague, amoureux des voyages Puis nous nous levions pour trouver nos poèmes plainte gémissante accablant le sort Que les jours en séduisent donc d’autres il ne nous reste à nous que l’ennui Qu’on ne s’enquiert pas de nous car le silence a séché dans nos yeux pluie et rosée Le sort nous a frappé sans nous fouailler ni nous atteindre plus qu’une pierre En regardant bien, nous verrions nos ombres portant trace de chaque mort Que les jours en séduisent donc d’autres il ne nous reste à nous que l’ennui.
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Par ce vol nous avons quitté les nôtres car que sommes-nous devant eux ? Pantelant de désir mêlant le doute aux certitudes nous avons lesté nos tourments de lourdes pierres et calculé la portée du vol O Dieu ! Que ce vol allège nos âmes ôtant de nous le chagrin il atterrit dans nos coeurs impatients nous hurlons de désir nous ne sommes pas là où ils sont car que sommes-nous face à leur fragrance suave ? Ce souhait tant chéri nous jette dans un dédale nous pousse au désespoir progresse vers un printemps verdoyant pour ceux qui nous veulent présents ici nous rassemblons en hâte nos pensées éparses.
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Les vagues se brisent et nous décidons d’obéir reprenant le noeud de la plaisanterie avec la mélancolie couleur de miel couleur de l’amour et un salut. Ce qui était poème d’amour est devenu victime aussi nous décidons d’arrêter de laisser toutes les morts nous balayer et de laisser vivre les rescapés. Cecile Khahly est écrivain et poète. Son dernier recueil de poèmes, qui suit les trois premiers, a été publié en 1994 . |
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Les larmes seront larmes Les larmes seront larmes la tristesse sera tristesse les roses qui partout se rient nous unissent dans l’amour les terrasses parleront-elles de nous un jour dans leur délicieux bloc-notes ? La terre nous évoquera-t-elle un jour dans sa douce chanson ? Une année bourgeonne une autre pointe tandis que le coeur qui de la rose se languit souffre de la guerre, souffre de la guerre.
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![]() Mon coeur donc est en lambeaux tous les liens rompus avec parents
et amis
Mais je suis un Arabe, je ne céderai pas un jour tu verras Je ne trébucherai pas je purifierai notre amour Tout comme la rosée renouvelle la joie De perler goutte à goutte faisant fleurir Des roses si belles parfumées et douces au toucher Car l’amour croît s’il est fidèle et la nuit s’offre quand le joueur cherche fortune. |
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